avril 24, 2024

MISE À JOUR : Le patron du football français Noël Le Graet démissionne – Monde – Sports

Noel Le Graet

Noel Le Graet était le président de la Fédération française de football depuis plus de dix ans. AFP

Le passage de l’homme de 81 ans aux commandes avait coïncidé avec le renouveau de l’équipe de France masculine en tant que force, avec sa victoire à la Coupe du monde 2018 suivie d’un parcours jusqu’à la finale de l’année dernière au Qatar, qu’elle a perdue aux tirs au but contre l’Argentine.

Mais la démission de Le Graet intervient 13 jours après la publication d’un rapport accablant sur les pratiques de gestion de la FFF basée à Paris, qui avait été commandé par le ministère français des Sports.

« Compte tenu de sa conduite envers les femmes, de ses commentaires publics et des défaillances de la gouvernance de la FFF, M. Le Graet n’a plus la légitimité nécessaire pour diriger et représenter le football français », indique le rapport.

M. Le Graet avait déjà accepté en janvier de se retirer en attendant les résultats de l’audit, qui concluait qu’il ne devait pas reprendre ses fonctions en raison de ses « excès comportementaux incompatibles avec l’exercice de ses fonctions. »

Il a été révélé le mois dernier que Le Graet, dont le mandat devait durer jusqu’en 2024, faisait l’objet d’une enquête pour harcèlement sexuel et psychologique suite aux allégations d’une agente de football, Sonia Souid.

Il était déjà sous pression après avoir fait des remarques dédaigneuses lors d’une interview radio début janvier sur l’intérêt potentiel de la légende française Zinedine Zidane pour entraîner l’équipe nationale.

C’était après que Didier Deschamps, le sélectionneur de longue date, ait vu son contrat prolongé jusqu’en 2026.

Le Graet a annoncé son départ lors d’une réunion du comité exécutif de la fédération mardi. Des membres du comité ont indiqué à l’AFP que Philippe Diallo resterait dans le rôle de président par intérim.

M. Diallo, un vice-président de la fédération qui avait initialement remplacé M. Le Graet lorsque celui-ci s’est retiré en janvier, devrait rester en fonction au moins jusqu’à ce qu’un successeur permanent soit élu en juin.

Le Graet, ancien maire socialiste de la petite ville bretonne de Guingamp, a supervisé l’ascension de l’équipe de football locale qui est devenue une force de première classe pendant son mandat de président du club.

Il est ensuite devenu président de la FFF en 2011, à un moment où le football français était en difficulté à la suite de la performance désastreuse de l’équipe nationale à la Coupe du monde 2010, lorsque les joueurs se sont mis en grève.

Le Graet a supervisé la nomination de Deschamps au poste de sélectionneur en 2012, et la France a atteint la finale de l’Euro 2016 en tant que pays hôte avant de participer à deux finales consécutives de la Coupe du monde.

Il a également supervisé l’organisation réussie de la Coupe du monde féminine 2019 par la France.

« C’est un grand dirigeant. Cette fédération est l’une des mieux gérées », a insisté mardi le vétéran président lyonnais Jean-Michel Aulas, membre influent du comité exécutif de la FFF.

Cependant, le départ de Le Graet intervient également dans un contexte de crise profonde au sein de l’équipe de France féminine.

Plusieurs joueuses vedettes, dont la capitaine Wendie Renard, ont annoncé la semaine dernière qu’elles ne joueraient plus pour la France dans la configuration actuelle, à seulement cinq mois de la Coupe du monde de football féminin en Australie et en Nouvelle-Zélande.

Cela a mis en doute l’avenir de l’entraîneur Corinne Diacre, qui avait le soutien du Graet.