juillet 27, 2024

Au Brésil, la ville natale de Vinicius partage sa douleur – Monde – Sports

Graffiti

Graffiti représentant le joueur de football brésilien Vinicius Junior, peint à côté de la maison de ses grands-parents dans sa ville natale de Sao Goncalo, juste à côté de Rio de Janeiro, Brésil, le 23 mai 2023. AFP

« C’est inhumain », déclare ce jeune Brésilien de 18 ans.

Comme tous les garçons qui courent après le ballon sur le rectangle de gazon artificiel vert du centre de formation Flamengo de Sao Goncalo, une ville pauvre située à l’extérieur de Rio de Janeiro, Ricardo rêve de suivre le même chemin fulgurant que Vinicius, qui a commencé ici avant de signer au Real Madrid à l’âge de 16 ans.

Mais le jeune milieu de terrain craint que les joueurs noirs comme lui ne continuent à subir le genre de traitement que Vinicius a reçu dimanche à Valence, où la superstar de 22 ans a été visée par des cris de « singe » provenant des tribunes, la dernière d’une série d’attaques racistes à son encontre.

« C’est de pire en pire », dit Ricardo, qui joue dans le système de formation de Flamengo, le club de football le plus populaire du Brésil.

« Certains pensent que c’est normal. Nous sommes jugés sur la couleur de notre peau. Ma mère m’a toujours dit, depuis que je suis tout petit, que les Noirs doivent être deux fois meilleurs », a-t-il déclaré à l’AFP.

« C’est comme ça. De toute façon, c’est moi qui sortirai vainqueur ».

Le personnel de l’Escola Flamengo, l’académie des jeunes, parle de son déchirement en voyant le traitement subi par Vinicius, dont ils se souviennent comme d’un garçon adorable et d’un élève modèle qui a conquis le cœur de tout le monde.

« C’était un garçon sensationnel, très respectueux et dévoué. Il était notre point fort, sur le terrain et en dehors », déclare Monique Monteiro, 32 ans, qui travaille à l’accueil de l’académie.

Elle parle presque avec admiration d’avoir vu « Vini » échapper à une enfance de pauvreté et aux rues difficiles de Sao Goncalo – une ville ouvrière située de l’autre côté de la baie de Rio – pour atteindre le sommet du football professionnel.

« Cela n’a pas été facile pour lui. Il a tout fait à la sueur de son front… et avec le soutien de sa famille », a-t-elle déclaré à l’AFP.

« Pour les gens comme moi qui ont suivi toute sa carrière, tout ce qu’il a traversé pour arriver là où il est, c’est très triste. Le voir souffrir comme ça, c’est vraiment exaspérant ».

– Notre soutien et notre solidarité –

Le footballeur, dont le nom complet est Vinicius Jose Paixao de Oliveira Junior, a grandi dans une petite maison au bout d’une rue sans issue dans un quartier pauvre de Sao Goncalo, adossé à l’autoroute BR-101.

Même après être devenu l’une des plus grandes stars du football mondial, il a gardé un lien fort avec sa ville natale.

Sa famille vit toujours dans la même maison, aujourd’hui agrandie et somptueusement rénovée, au bout d’une rue délabrée dont les graffitis comprennent une peinture murale de Vinicius dans son maillot de l’équipe nationale brésilienne, rêvant de remporter la Coupe du monde.

Les habitants disent que le footballeur a beaucoup donné à sa communauté, notamment par l’intermédiaire de son Institut Vini Jr., une organisation caritative qui cherche à aider les enfants à mieux réussir à l’école grâce à des programmes innovants qui font appel à la fois à la technologie et à la passion nationale des Brésiliens pour le football.

Le gouvernement de la ville a publié un message pour le héros de sa ville natale sur les médias sociaux.

« Sao Goncalo et le Brésil sont fiers de toi.

« Tout notre soutien et notre solidarité à vous ».

De nombreux Brésiliens, du président Luiz Inacio Lula da Silva à l’icône de la musique Gilberto Gil en passant par les stars de l’équipe nationale Neymar et Richarlison, ont également apporté leur soutien.

Dans le centre-ville de Sao Goncalo, les habitants sont animés et parlent de leur dégoût face à ce nouvel épisode.

« C’est tout simplement absurde de traiter ce garçon de singe. Cela défie toute logique », déclare Marcia Maria da Costa, 62 ans, qui vend des équipements de football sur un marché de rue local, où les vendeurs affirment que la demande de maillots de Vinicius est énorme.

Victor Gabriel Ferreira, vendeur par téléphone, qui a grandi dans le quartier de Vinicius, s’indigne de la succession de scandales racistes qui l’accablent.

« Le Brésil et le monde ne supportent pas de voir un Noir de la favela se hisser parmi les meilleurs joueurs du monde.

« Et c’est ce qu’il est ».